Le bassin

Le bassin. Ce satané bassin. Abyssal profondeurs des eaux. J’ai froid. Géographie absente. Mon ventre en creux. L’os du bassin ressemble à un papillon fossilisé en plein vol. J’en détaille les contours, les crètes iliaques et symphyse pubienne, comme on scrute une carte routière: au centre, le sacré sacrum, impasse vertébrale protégée des vents, comme un bout du monde échoué: Ciliao, Shang lia, Xia lio, Zhong liao, quatre points cardinaux, quatre gardiens de mémoires. Le bassin est fiévreux, la cale sèche. Je me lève. J’ai l’image d’une vaste galaxie plongée dans le noir, en apesanteur entre mes hanches. Ici bas le feu sacré, les enfers et les monstres.